En juin 2005, j’ai fait un reportage photographique sur l’Opéra Turandot de Puccini auquel j’ai participé en tant que figurant. Je ne sais plus trop comment je me suis retrouvé dans cet univers mais je dois dire qu’il a été très formateur.

J’ai simplement demandé la permission de faire des photos avec mon petit compact. Évidemment, aujourd’hui, la question ne se serait pas posé, tout le monde ayant un smartphone pour multiplier les photos et vidéos.

J’ai fait la connaissance de multiples talents, de multiples personnalités durant ce mois d’attente. Parce qu’être figurant, c’est défier l’attente. Donc, faire connaissance avec tous les camarades figurants comme soi. Et finalement passer un moment extraordinaire. Ensemble.

Nous avons répété à la Diacosmie de Nice avant de jouer au Palais Nikaïa devant 3000 spectateurs. Ou plus. La Diacosmie possède les mêmes dimensions que la scène du Palais Nikaïa. Nous trouvions nos marques.

Les répétitions… Tout un programme. Répéter les gestes et écouter la musique. Pendant des années, je connaissais presque Turandot par cœur… Puisqu’on avait des tops pour intervenir en tant que Garde. On avait une chorégraphie à exécuter…

Je me souviens du premier test : il fallait courir, sauter une chaise et être méchant… Avoir une tête effrayante avec une sorte de lance dans les mains… Le tout devant les décideurs dont le metteur en scène. Une sorte d’audition. Je craignais chuter sur la chaise. C’était ma seule hantise. Faire cela et voir les autres faire a été le premier moment amusant de ma carrière de figurant.

On écoutait l’orchestre jouer, la bande passer, les chanteurs répéter… Puis on n’a fait que l’entendre. Beaucoup… Il m’arrive d’écouter cet opéra et je m’étonne de retrouver les intonations de Turandot.

Au Palais Nikaïa, je me suis retrouvé à faire aussi partie des spectres. On était sur le côté de la scène. Avec une sorte de voile blanc et poudrés de blanc… pour faire spectre… La grande difficulté du rôle était de jouer sans lunettes. Je suis très myope et jouer le spectre sans lunettes, les yeux blancs, c’était quasiment héroïque

J’ai adoré ces moments et ces rencontres. Je crois que cette expérience fait partie de celles qui ont fait que j’aime faire des photographies de spectacle, de théâtre, de comédiens et comédiennes, d’artistes, de chanteurs et chanteuses, d’être dans les coulisses et d’assister aux répétitions, aux représentations, faire partie d’une équipe…

Par contre, je suis vraiment désolé de ne pas me souvenir des prénoms de tout le monde mais je suis toujours content de vous retrouver.